Les facteurs influençant la formation des tourbières.
Différents facteurs interviendront dans l’établissement d’un tel bilan. Le climat, notamment, aura un rôle fondamental. La pluviosité conditionne en grande partie les apports hydriques alors que la température agit sur les taux d’évapotranspiration, en même temps qu’elle influence les phénomènes de production et de minéralisation de la matière organique. Ainsi, les climats très secs (apports hydriques insuffisants), ou très froids (production de matière organique trop faible), excluront l’existence de tourbières. Les climats les plus favorables seront ceux qui allient des précipitations importantes à des températures relativement basses, mais des tourbières pourront se développer sous des climats chauds à condition que les pertes par évapotranspiration soient compensées par d’abondantes précipitations (c’est le cas des tourbières tropicales ou équatoriales).
Certaines conditions locales pourront également favoriser l’existence de tourbières. Ainsi, la topographie jouera un rôle important : l’accumulation des eaux dans une dépression du sol ou leur écoulement lent le long d’une faible pente créeront des conditions favorables à la genèse de milieux tourbeux. La nature du substrat géologique aura également un rôle important, notamment sa perméabilité, déterminant sa capacité à retenir les eaux, qui aura une influence directe sur le bilan hydrique, ou ses caractéristiques chimiques qui pourront modifier l’activité des micro-organismes décomposeurs.
L’exemple d’une tourbière limnogène.
Dans le cas des tourbières limnogènes, on peut assister au développement de la séquence suivante :
Depuis un plan d’eau libre suite à une dépression topographique,
des plantes pionnières forment un radeau,
la matière organique s’accumule et la pièce d’eau originelle est complètement envahie
jusqu’à ce que la tourbière se bombe sous la croissance des sphaignes.
Au fil du développement de ce milieu, la biocénose se modifie pour s’adapter aux conditions nouvelles survenues à chaque stade.
Dessins : J. P. Solleliet
D’autres séquences évolutives sont possibles pour les autres types de tourbières.