L’ombrotrophisation
A mesure de la production et de l’accumulation de tourbe, la surface d’une tourbière minérotrophe s’élève progressivement. Ce processus se poursuit jusqu’à ce que la surface de la tourbière et sa végétation finissent par ne plus être en contact avec la nappe et s’affranchissent de son alimentation.
Si les précipitations ne sont pas suffisantes, la tourbière s’asséchera progressivement, les processus de turbification prendront fin et la tourbière, sénescente, deviendra inactive. Elle atteindra alors un stade ultime, dit minéralisé, qui s’accompagnera d’une modification des propriétés physico-chimiques de la tourbe et généralement d’une évolution de la végétation vers des stades de préforestation.
En revanche, si les précipitations sont suffisamment abondantes, elles se substitueront alors à la nappe pour assurer l’alimentation hydrique de la partie sommitale de la tourbière. Celle-ci aura alors atteint un stade ombrotrophe s’accompagnant d’une acidification et d’une oligotrophisation du milieu. Ce stade est généralement assez stable mais, au terme de son évolution, la tourbière pourra s’assécher progressivement, atteindre son stade minéralisé et, éventuellement, se boiser également.
Ces processus naturels d’évolution des milieux sont extrêmement lents, ils s’opèrent à l’échelle de plusieurs siècles ou millénaires, mais peuvent être considérablement accélérés par des actions anthropiques.